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DEBOUT SUR LE ZINC
« Fais entendre ta voix / Libère-toi de tous les faux combats / L’espérance est un plat qui se mange froid / L’évidence n’est pas là pour nous dicter sa loi » : la chanson L’Importance de l’hiver nous rappellera peut-être, dans quelques années, ce qui a aidé à traverser l’année 2020 : entendre « au loin chanter le vent d’été », deviner l’espoir des fleurs sous le gel de la saison froide, tout en admettant le paradoxe troublant qu’« on tue des chenilles mais on aime les papillons ».
Debout sur le Zinc nous offre la poésie de ses chansons neuves, aux couleurs si singulières et si familières à la fois – un univers où s’invente un territoire commun entre l’écriture des maîtres de la chanson française, l’élégante simplicité du folk anglo-saxon et l’énergie conviviale du rock… Avec ce dixième album studio, le groupe confirme sa place unique dans le paysage musical français – un lien singulier d’amitié avec son public, comme si Debout sur le Zinc était l’ami qui sait toujours mettre des mots sur les expériences et les sensations qui d’habitude restent dans la sphère de l’intime.
L’Importance de l’hiver est un album qui parle de nous, peuple aux humeurs chagrines et aux sourires soudains, à l’amour gentiment fou et aux passions patientes, au découragement politique et à l’élan fraternel. Il fallait Debout sur le Zinc pour faire W, chanson de deuil qui se danse, L’Orage qui met en scène la rencontre fortuite de deux ex, Reste là qui prend pour une rupture l’instant où l’aimée s’absente le temps d’une course, Zones d’ombres qui interroge sur ce que chacun tait…
Le processus est immuable depuis belle lurette : Simon Mimoun et Romain Sassigneux écrivent et composent chacun des chansons qu’ils présentent au groupe, et qui sont arrangées collectivement – « le son et la forme sont les éléments les plus importants pour l’identité des chansons de Debout sur le Zinc », dit Simon. À ce moment-là, « la parole de chacun a la même valeur, nous étudions toutes les propositions d’arrangements », note Thomas Benoit, contrebassiste. Six musiciens construisent donc ensemble des chansons dont on ne saura bientôt plus si elles sont de l’un ou de l’autre.
Debout sur le Zinc n’écrit pas sur l’actualité, mais la porte est ouverte à l’air du temps, comme ici avec Ça va aller, chanson sur la résilience face à la bête immonde, de l’affaire Dreyfus aux attentats terroristes de Toulouse. Un « ça va aller » qui mute en « ça ira », formule magnifique de l’histoire des Français – « C’est le rôle des artistes d’être des témoins », souligne Simon. Dans une veine plus éditorialiste, Romain écrit « une chanson de lassitude » qui interroge L’Élu, un certain président – « Mais les beaux discours, les effets d’annonce / Ne font pas oublier le parfum des ronces ».
Ce nouvel opus a aussi été marqué par la fréquentation très assidue de Boris Vian, lors de la réalisation de l’album consacré à l’auteur du Déserteur, en 2019 (sélection FIP, notamment), et des concerts qui ont suivi (partout en France et au théâtre Édouard VII à Paris, après, on s’en souvient, le spectacle L’Abécédaire de Vian en 2014). « On ne vit pas avec lui pendant deux ans sans se laisser prendre par sa manière d’écrire, ses mots, ses tournures... » Et puis il y a aussi la pente naturelle des auteurs : « J’écris sur l’humeur du moment, sans plan d’ensemble, et les chansons sont ouvertes tout en étant assez photographiques », note Romain ; « Je n’arrive pas à écouter des albums monochromes, alors je n’arrive pas à en écrire », dit Simon.
Ainsi, en studio, chacun apporte ses instruments, ses envies et ses idées pour construire les chansons de Debout sur le Zinc, toutes différentes et toutes unies, cohérentes avec une riche histoire entamée il y a un quart de siècle mais ouvrant toujours des voies inexplorées. Debout sur le Zinc, ce sont « six personnes qui injectent leurs influences, leurs goûts du moment, leurs cheminements d’instrumentiste », comme le note Romain.
L’aventure Boris Vian a été nourrissante pour le groupe : « Jusque-là, nous travaillions sur nos chansons seulement. À chaque fois que l’on reprend ce répertoire, et particulièrement en démontant les chansons pour les faire à notre manière, nous nous retrouvons décomplexés dans des arrangements vocaux, des accords très jazz, des surprises... ». Émergent alors de ce chantier libérateur les couleurs fifties de chansons comme Du balai ou Plus rien à perdre, qui viennent côtoyer dans ce nouvel album les références historiques de Debout sur le Zinc, comme Calexico ou les premiers albums de Radiohead – belles guitares, son affirmé de la batterie. Le réalisateur Johan Guidou aime aussi ces sources anglo-saxonnes, qui croisent le primat très français de l’émotion portée par le texte. Et L’Importance de l’hiver peut éclore après la terrible année.
Debout sur le Zinc nous offre la poésie de ses chansons neuves, aux couleurs si singulières et si familières à la fois – un univers où s’invente un territoire commun entre l’écriture des maîtres de la chanson française, l’élégante simplicité du folk anglo-saxon et l’énergie conviviale du rock… Avec ce dixième album studio, le groupe confirme sa place unique dans le paysage musical français – un lien singulier d’amitié avec son public, comme si Debout sur le Zinc était l’ami qui sait toujours mettre des mots sur les expériences et les sensations qui d’habitude restent dans la sphère de l’intime.
L’Importance de l’hiver est un album qui parle de nous, peuple aux humeurs chagrines et aux sourires soudains, à l’amour gentiment fou et aux passions patientes, au découragement politique et à l’élan fraternel. Il fallait Debout sur le Zinc pour faire W, chanson de deuil qui se danse, L’Orage qui met en scène la rencontre fortuite de deux ex, Reste là qui prend pour une rupture l’instant où l’aimée s’absente le temps d’une course, Zones d’ombres qui interroge sur ce que chacun tait…
Le processus est immuable depuis belle lurette : Simon Mimoun et Romain Sassigneux écrivent et composent chacun des chansons qu’ils présentent au groupe, et qui sont arrangées collectivement – « le son et la forme sont les éléments les plus importants pour l’identité des chansons de Debout sur le Zinc », dit Simon. À ce moment-là, « la parole de chacun a la même valeur, nous étudions toutes les propositions d’arrangements », note Thomas Benoit, contrebassiste. Six musiciens construisent donc ensemble des chansons dont on ne saura bientôt plus si elles sont de l’un ou de l’autre.
Debout sur le Zinc n’écrit pas sur l’actualité, mais la porte est ouverte à l’air du temps, comme ici avec Ça va aller, chanson sur la résilience face à la bête immonde, de l’affaire Dreyfus aux attentats terroristes de Toulouse. Un « ça va aller » qui mute en « ça ira », formule magnifique de l’histoire des Français – « C’est le rôle des artistes d’être des témoins », souligne Simon. Dans une veine plus éditorialiste, Romain écrit « une chanson de lassitude » qui interroge L’Élu, un certain président – « Mais les beaux discours, les effets d’annonce / Ne font pas oublier le parfum des ronces ».
Ce nouvel opus a aussi été marqué par la fréquentation très assidue de Boris Vian, lors de la réalisation de l’album consacré à l’auteur du Déserteur, en 2019 (sélection FIP, notamment), et des concerts qui ont suivi (partout en France et au théâtre Édouard VII à Paris, après, on s’en souvient, le spectacle L’Abécédaire de Vian en 2014). « On ne vit pas avec lui pendant deux ans sans se laisser prendre par sa manière d’écrire, ses mots, ses tournures... » Et puis il y a aussi la pente naturelle des auteurs : « J’écris sur l’humeur du moment, sans plan d’ensemble, et les chansons sont ouvertes tout en étant assez photographiques », note Romain ; « Je n’arrive pas à écouter des albums monochromes, alors je n’arrive pas à en écrire », dit Simon.
Ainsi, en studio, chacun apporte ses instruments, ses envies et ses idées pour construire les chansons de Debout sur le Zinc, toutes différentes et toutes unies, cohérentes avec une riche histoire entamée il y a un quart de siècle mais ouvrant toujours des voies inexplorées. Debout sur le Zinc, ce sont « six personnes qui injectent leurs influences, leurs goûts du moment, leurs cheminements d’instrumentiste », comme le note Romain.
L’aventure Boris Vian a été nourrissante pour le groupe : « Jusque-là, nous travaillions sur nos chansons seulement. À chaque fois que l’on reprend ce répertoire, et particulièrement en démontant les chansons pour les faire à notre manière, nous nous retrouvons décomplexés dans des arrangements vocaux, des accords très jazz, des surprises... ». Émergent alors de ce chantier libérateur les couleurs fifties de chansons comme Du balai ou Plus rien à perdre, qui viennent côtoyer dans ce nouvel album les références historiques de Debout sur le Zinc, comme Calexico ou les premiers albums de Radiohead – belles guitares, son affirmé de la batterie. Le réalisateur Johan Guidou aime aussi ces sources anglo-saxonnes, qui croisent le primat très français de l’émotion portée par le texte. Et L’Importance de l’hiver peut éclore après la terrible année.